Publié dans Editorial

Et les îles Eparses ?

Publié le lundi, 11 novembre 2024


Et ce sujet revient de nulle part. Depuis, on n’en parle plus ! On le croyait enterré quelque part. Sujet tabou, interdit ou fâcheux ?
Que de questionnements autour du sort réservé à ces joyaux baignant le Canal de Mozambique ! Cheval de bataille du candidat numéro treize durant la campagne présidentielle de 2018 qui a enthousiasmé l’audience, les îles Eparses furent quasi absentes en 2023. En tout cas, elles disparaissent de l’écran de radar des grands débats. Et même certaines formations politiques qui ont affiché leur engagement à la lutte pour la restitution de ces îles se taisent. La presse non plus n’a pas fait grand cas. Elle les a quelque peu oubliées. Sans parler de l’omission généralisée des candidats députés d’évoquer ce cas fâcheux.
Par miracle, le sujet réapparait ! Le 7 octobre 2024, la France, par la voix de son ambassadeur Arnaud Guillois, plaide pour la poursuite des discussions. Interrogé sur les îles Eparses, l’ambassadeur évoque la nécessité de continuer les débats. Une France égale à elle-même. Au moment où l’on n’en parle plus, elle le remet sur table. En 1958, quand les nationalistes se taisent, dix ans après la tuerie de 1947, De Gaulle leur « offre » l’autonomie ou l’indépendance.
Trois jours après, le 10 octobre à Paris, le Chef de l’Etat malagasy Rajoelina, interrogé par le Figaro, clamait urbi orbi que « les îles Eparses sont malagasy ». Par enchantement, les îles Eparses intéressent la chronique.
Le concept revendiquant l’appartenance des îles Eparses au territoire de la République Malagasy repose sur des faits fondés, sur des bases historiques et géographiques irrévocables. En principe, les îles Eparses devaient figurer sur les composantes de Madagasikara lors des transferts de compétences territoriales en 1960 entre l’ancienne puissance coloniale et la jeune République Malagasy. Par une magie bien agencée, un manège que la France en a le secret, les îles Eparses furent subrepticement retirées du territoire national malagasy au moment du retour à l’indépendance de Madagasikara. Lors de négociations de nouveaux « Accords de coopération » en 1972 – 1973, la délégation malagasy conduite par le jeune officier de la Marine, Didier Ratsiraka, alors ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Ramanantsoa, remettait sur la table le sujet. La France a réussi, là aussi elle est experte en la matière,  à éluder. Arrivé au pouvoir à partir de 1975, non satisfait du sort des îles Eparses, l’Amiral Ratsiraka portait l’affaire devant les Instances des Nations Unies. Il avait gagné cause. L’ONU reconnait l’appartenance des îles Eparses au territoire de la République malagasy. Par deux résolutions, non contraignantes, de 1978 et de 1980, l’Assemblée générale invite la France à engager les négociations pour rétrocéder  les îles Eparses à Madagasikara. Mais, la France l’ignore. Pire, le 24 octobre 2019, le président français Emmanuel Macron déclarait sur les Grandes Glorieuses « Ici, c’est la France ! » Un affront que tous les Malagasy, jaloux de la souveraineté nationale, ne digèrent pas.
Que la France sache, pour sa gouverne, que Madagasikara n’abandonnera jamais les îles Eparses. Ce n’est que partie remise. On aura tout notre temps. L’idée de « co-gestion » soumise par la France  n’aboutit pas ! Un jour ou l’autre, les îles Eparses reviendront dans sa totalité au bercail !
On attend.
Ndrianaivo


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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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